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Il y a des lieux qui répondent à un paysage intérieur. Un certain agencement,
une certaine lumière, une certaine texture de l’air. Immédiatement ces lieux
nous rappellent. "Je suis chez moi". Tu es chez toi, parce que c’est toi.
Les structures se superposent comme deux calques, au détail près.
Emotion très vive et apaisement pour cette reconnaissance, le miracle
de l’adéquation, les retrouvailles.

En grèce, c’est histoire de proportion - les espaces sont à taille d’homme. Habitables, jamais clos, pourtant rassurants. Des cabanes de pierres à terre.
Rien ne s’élève au-delà de ce qu’il convient ; hauteur d’homme, hauteur de regard, les arbres comme les maisons, comme les places, les ruelles, les chapelles,
les marches, les monastères, les plages, se tiennent à leur place de clairière, ombres justes pour l’homme qui marche oui celui qui s’assoit. Les villages sont des bivouacs blancs qui n’excèdent pas la montagne, grimpés comme des chèvres sur les rochers.

Les proportions tournent autours du cube, qui est peut-être l’espace primaire
de l’homme qui tend ses bras. Ses arrêtes sont arrondies, à la chaux, au temps, elles sont pétries ou nouées comme le bois d’olivier. Le cube s’élargit pour ouvrir un peu la vue de l’homme, qu’il se repose, qu’il s’étende. Le cube s’élève un peu pour que l’homme renverse la tête, qu’il se redresse un moment.

L’homme ne s’est pas trompé d’âge. Le sable de la rivière est le fruit de la terre, l’homme passe aussi frais que le ruisseau.